Quand « Je t’aime » peut vouloir dire « Au revoir »

« Modern Love » est une chronique hebdomadaire New-York Times , un livre, un podcast – et maintenant, dans sa 15e année, une émission de télévision. Son illustrateur attitré Brian Rea, se dit que ce travail « a probablement fait de moi un meilleur mari et un meilleur père » (Times insider). 

« Je t’aime », ai-je dit à ma femme. Puis, tranquillement : « Au revoir. »

Il était 6 heures du matin et je me levais pour aller travailler. Si j’en avais dit plus, elle aurait eu du mal à se rendormir. Elle avait déjà été réveillée de nombreuses fois dans la nuit par nos deux garçons, âgés de 4 et 13 mois. Notre enfant de 4 ans, qui respirait bruyamment, était maintenant recroquevillé sur un oreiller à côté du lit.

« Je t’aime », répondit-elle, en se mettant à remuer.

J’ai ressenti un désir irrésistible de l’approcher, de sentir la douceur de ses cheveux, la chaleur de son toucher, un simple baiser. Avec un sentiment de vide, je me suis retourné et je me suis dépêché de partir, sans savoir quand je la reverrais.

Ainsi commence l’article de

L’ombre de ce que nous avons été

Hier, l’écrivain Luis Sepúlveda est décédé. Il n’était jamais retourné dans son pays natal:  «Il y a une amnésie organisée. Le Chili a une histoire sale »

Hier encore, la Belgique, devant l’Espagne et l’Italie, est devenue le pays avec le plus de décès covid-19 par habitant. Quasi personne ne l’a relevé, tout comme est tu  le fait que ce chiffre évoque les personnes agées que l’on a laissé mourir dans la solitude en maison de « repos », pour ne pas encombrer les hôpitaux. Quelles traces vont laisser de tels faits et les silences qui les accompagnent?

 Luis Sepúlveda dédicace son roman « L’ombre de ce que nous avons été »  « A mes camarades, ces hommes et ces femmes qui sont tombés, se sont relevés, ont soigné leurs blessures, conservé leurs rires, sauvé la joie et continué à marcher. » . A quoi, pense Adam David Gregory quand il photographie son ombre en marchant dans Central Park?

 

Fenêtre sur tour

Sans doute parfois,  faut-il privilégier de n’être qu’un petit relais. Par exemple celui du texte de Jérôme Baschet «  Qu’est-ce qu’il nous arrive ? ». Dans un long article, l’auteur,  historien médiéviste et contemporanéiste, propose une analyse des choix santé publique versus économiques. Lundi Matin qui lui donne la parole propose sur la même page les photos de Martin Argyroglo. Photographe confiné, celui-ci photographie au jour le jour depuis une tour de la place des Fêtes à Paris, XIXème arrondissement. 

Ces petits riens

Flagey qui, comme les autres de salles de concert, est obligée de garder portes closes a initié une série de vidéos « Flagey chez soi« .  Ils ont demandé à quelques musicien de nous dire comment ceux-ci font face à la crise et d’enregistrer un morceau chez eux. Parmis ces artistes, la chanteuse d’origine albanaise, Elina Duni, que l’on a pu entendre lors du week-end ECM, en novembre dernier à Flagey. Dans son dernier opus Partir, elle chante dans neuf langues, dont en français, une superbe reprise de Je ne sais pas (Brel). Confinée, elle nous enregistre Ces petits riens (Gainsbourg).  Ce sont ces petits riens / Que j’ai mis bout à bout / Ces petits riens / Qui me venaient de vous…

Magrippe

Le surréalisme serait-il à l’ordre du jour?

Source originale non trouvée / Via Vanderling , qui nous rappelle que « La conversation n’est féconde qu’entre esprits attachés à consolider leurs perplexités »

Pejac invite le public du monde entier à prendre ses stylos, pinceaux, papiers et ciseaux, et à se joindre à lui afin de construire ensemble  un monumental opus d’art urbain.

Pour faire face à la fermeture de Madrid, Pejac a relancé son ancien concept de dessins de vitrines miniatures en interaction avec la vie extérieure. Ému par le fait que la moitié du monde est également confinée, il propose   la campagne #STAYARTHOMEPEJAC,  et invite chacun à explorer sa créativité et à faire de l’art urbain de chez lui en utilisant le cadre extérieur comme source d’inspiration et comme toile de fond pour l’œuvre.

Après quelques jours, la réponse du public a été au rendez-nous, avec des centaines de soumissions envoyées depuis plus de 50 pays

 

Géographie du désordre interne

Mariano Pascual , illustrateur argentin, installé à Barcelone nous propose une approche « surréaliste de l’isolement ». Harry Bennett qui présente son travail dans It’s Nice That voit dans sa représentation de scènes saturées, surchargées, remplies de symboles, encombrées de nombreux d’objets… la sensation douce-amère et le sens de l’ironie ressentis en capturant le chaos à la fois interne et externe, ou comment le personnel devient un microcosme représentatif de l’humeur globale actuelle.

mariano_pascual sur Instagram

Effets secondaires

Et si ce virus avait beaucoup d’autres vertus que celle de s’attaquer à nos poumons vulnérables. S’il essayait aussi de nous rendre la vue sur nos modes de vie devenus préjudiciables (…) Le terriens se rappellent qu’ils sont humains et fragiles (…) On redécouvre les transparents de la République…

[Repéré par Nadine_VDE] Grand Corps Malade s’engage contre le coronavirus avec “Effets Secondaires” dont l’intégralité des revenus sera reversée à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (93) et l’hôpital François Quesnay de Mantes la Jolie (78) via la Fondation Hôpitaux Paris – Hôpitaux de France.

Mais comme tout le monde, « il fait avec »… et laisse traîner des bribes de son quotidien de-ci de-là : C’est une mauvaise idée de laisser les enfants « faire un échafaudage pour sauter sur le canapé du plus haut possible »