Deuils & Covid-19

Cette page reprend quelques suggestions quant aux rituels de deuils. Nous savons à quel point ceux-ci sont indispensables et provoquent des blessures profondes quand ils ne peuvent être organisés. Ces blessures ne touchent pas seulement les personnes endeuillées elle-même, elles ont également un effet sur toute la société. C’est la raison pour laquelle nous soutenons la proposition d’un deuil public suggéré par la philosophe italienne Donatella Di Cesare.

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Consacrons une journée à un rite public pour commémorer les victimes du coronavirus par Donatella Di Cesare

(Publication originale dans L’espresso ( 20 avril 2020 – traduction de Silvia Guzzi pour lundimatin#240 – 27 avril 2020)

 

Toute atteinte à la dignité de la mort entrave la mémoire collective et mine les fondements du vivre-ensemble citoyen. Quand l’urgence première sera passée, il faudra que l’Italie consacre une journée à la mémoire des victimes du coronavirus afin d’aider ceux qui restent à élaborer ce deuil aujourd’hui spectral.

En Italie, dans la nuit du 18 mars, un homme filme depuis son balcon les images d’un long convoi de véhicules militaires : chargés des cercueils des victimes du Covid-19, les camions quittent le cimetière de Bergame pour les acheminer vers d’autres villes. Le crématorium de Bergame n’arrive plus à écouler les corps devenus trop nombreux. Cette vidéo provoque un traumatisme profond au sein de la population. On croirait ces images sorties des limbes d’un passé de guerre, une blessure jamais refermée. Et ce sont les images d’un droit nié : le rite de l’adieu .

Ces cortèges lugubres, qui avancent sous escorte, se multiplient sur les autoroutes, les périphériques et les routes secondaires. Les morts ne doivent pas déranger la ville des vivants. Mais sous les bâches mimétiques, il y a le marchand de tabac, la maîtresse d’école retraitée, le curé des pauvres, l’agent de police, l’épicier, la voisine du troisième étage, deux époux morts ensemble. Ce sont de petites-grandes histoires de province, anéanties d’un seul coup par une Histoire qui a récemment pris une tournure apocalyptique. Comme si soudain tout prenait fin.

« Le nombre des décès d’aujourd’hui – annonce-t-on dans un jargon froid – n’est pas tellement élevé. » Or les victimes se comptent par centaines. Et derrière ces chiffres, ces courbes, ces schémas, c’est une génération entière qui est effacée, celle qui a construit l’Italie de l’aprèsguerre . Ce sont les personnes âgées fauchées par le virus dans les maisons de retraite, ces grands espaces vides où l’on parque la vieillesse, les plus abandonnées et, comme toujours, les plus pauvres. Ces personnes sont mortes dans une solitude différente de celle qui accompagne les derniers moments. Le virus isole dès avant la mort. On lutte pour respirer entubés, reliés à des machines. Sans famille, sans amis auprès de soi. Sans le moindre geste, ni quoi que ce soit qui ressemble à un adieu.

Dans la culture hygiénisante actuelle, la mort doit être nettoyée, désinfectée, stérilisée. C’est pourquoi elle est refoulée dans les coulisses de la scène publique. Le fait qu’elle soit provoquée par un virus inconnu rend tout cela encore plus criant. Les fosses communes que des drones découvrent çà et là, comme à Hart Island, l’île-cimetière de New York, en sont la preuve. La modalité adoptée pour la sépulture, farouchement aseptique, impitoyablement expéditive, fait horreur. L’épuration de la ville vidée de la mort inquiète. Mais si les morts disparaissent et si les corps sont traités comme des déchets contaminants, alors la ville devient une nécropole, un espace aseptique et stérile de mort .

Nous ne pouvons pas accepter que la distanciation entraîne un confinement sommaire des victimes. C’est un sujet dont on ne parle pas encore, parce que le choc est profond et la perte, énorme. Mais bien vite il va falloir que l’on organise en Italie un rite public qui permette à la communauté blessée de se rassembler et qui l’aide à élaborer ce deuil, aujourd’hui spectral .

Notre histoire récente nous apprend que toute offense faite à la dignité de la mort mine la communauté entière, empêche le travail de deuil et inhibe la mémoire. L’impossibilité d’élaborer le passé suspend le présent, condamne l’avenir. Les gestes d’adieu et les rites collectifs de la perte sont donc indispensables. Car si la mort est irréversible, elle ne s’achève cependant pas dans la négativité. Même les non-croyants considèrent le rachat de la mort de l’autre comme un devoir.

Celui qui survit est appelé à répondre, il a une responsabilité qui va au-delà du sentiment de culpabilité qui le tourmente, au-delà de l’obligation au respect. Avec la mort de l’autre, c’est aussi son monde unique, irremplaçable, qui prend fin – un monde qui était aussi un peu le mien, qui était aussi un peu le nôtre. Celui qui reste est plus seul, mais aussi plus pauvre de monde.

La promesse du deuil est d’emporter avec soi l’autre et le monde de l’autre. Nos vieux s’en sont allés et, avec eux, notre monde et notre mémoire. L’Italie ne sera plus celle d’avant. Et elle sera pire si nous ne les pleurons pas vite ensemble.

Un processus de deuil collectif est nécessaire pour aller de l’avant

La mort fait partie de la condition humaine, de la vie même. Et un peu d’oubli de cette condition est sans doute nécessaire aux humains pour être heureux. Mais un déni trop important est problématique, rend malheureux, peut tuer même faute de reconnaître les risques. C’est pourquoi nous avons besoin de rituels collectifs autour de la mort. Pour laisser les morts en paix et permettre aux vivants de retrouver le chemin du bonheur. Pour nous souvenir des risques et mieux les anticiper à l’avenir, ensemble.

Voici un an, le premier Belge était déclaré positif au coronavirus. Début 2020, se déclenchait la pandémie de covid-19. Depuis lors, plus de 20.000 personnes sont mortes de cette maladie dans notre pays. Près de 700.000 personnes ont été contaminées. Quasiment tous, nous avons été touchés, directement ou indirectement. Nous sommes contraints, et certains plus que d’autres, à subir le deuil, la maladie, l’angoisse, de nombreuses restrictions de liberté, plusieurs confinements et l’absence de certitudes quant à l’avenir.

Encore une fois dans cette nouvelle ère mondialisée de l’histoire, nous pouvons ressentir la destinée commune de toute l’Humanité. Nous formons une même espèce, confrontée à une menace universelle. Partout dans le monde, à cause de ce virus, on meurt, on souffre, on subit, on pleure, on déprime, voire on désespère. La détresse est aussi morale, spirituelle, car l’avenir est incertain, la foi, même laïque, dans l’aventure humaine est ébranlée.

Un deuil sociétal

Mais les statistiques ne disent rien de notre vécu. C’est la personne humaine qui est touchée au cœur. Le confinement mutile la joie de nos relations. Nombre d’entre nous ont connu la tragédie de perdre un proche, un grand-parent, une mère, un père, un.e collègue, un.e ami.e, une sœur, un frère, un enfant parfois. Des élus privés de sommeil, des soignants privés de repos, des indépendants privés d’activité, des retraités privés de visites, des employés privés de contacts professionnels, des jeunes privés d’amitiés et d’aventures, des couples privés d’amour, des enfants privés d’insouciance… Ce n’est bien sûr pas la première fois dans l’histoire. Mais nous espérions que nos civilisations avaient dépassé les grands fléaux du passé. Peut-être étions-nous trop insouciants ? Car ce que nous vivons est bel et bien un fléau historique, une grande privation collective, un véritable deuil sociétal.

Toute l’Humanité est confrontée à une même adversité, malgré les privilèges de certains. Le virus nous ramène à notre commune condition mortelle et souffrante. On ne peut rester plus longtemps dans une certaine forme de déni, de non-dit subtil mais réel, de ce grand deuil collectif. Nous avons besoin de passer par toutes ses étapes, dont la première est la reconnaissance publique de la réalité de la perte.

Un rituel ancestral

Le rituel du deuil est une des premières traces anthropologiques de l’Humanité. Dès l’aube de notre espèce, on enterre les morts avec d’infinies précautions, on déduit des rituels élaborés et on ne peut que ressentir que, déjà, on pleure celui ou celle qui s’en va. On peut dire sans erreur que ce qui fonde notre humanité, ce qui nous rend humain, c’est notre considération pour le caractère unique de l’individu. Cela implique la reconnaissance de la perte irrémédiable que constitue un décès, pour le reste de la société. Nous sommes des êtres de relation, de rituel et de récit collectifs. Le deuil collectif est nécessaire pour maintenir soudée une société, une tribu, une organisation, une famille, un couple, un pays.

La trame sociétale a été déchirée pendant de trop longs mois par le confinement, par l’absence de présence aux côtés des mourants et des souffrants, par la solitude, par la tristesse et l’angoisse, par l’oubli. De nombreux processus de deuils ont été saccagés par les circonstances, n’ont même pas commencé. Autant de bombes à retardement psychologiques, sociales et politiques. Certains pans de la société courent le danger de se réveiller méconnaissables, frustrés, pleins de rancune.

Une cohésion sociale nécessaire

Jamais peut-être dans l’histoire moderne de la Belgique, y a-t-il eu autant de morts civils au cours d’une seule année. Il y a toujours eu des virus et des épidémies certes. Mais les pandémies de caractère mondial n’ont émergé que depuis que nos sociétés sont mondialisées. La fréquence des pandémies augmente depuis que nos interactions avec la faune et les virus sauvages sont devenues insoutenables. La vitesse des déplacements internationaux favorise la contamination internationale. Malgré des pronostics scientifiques très précis, nous avons été pris au dépourvu, désarmés, dès l’entame de la pandémie, et jouons encore perpétuellement un coup en retard. La pandémie de grippe espagnole de 1918 n’a pas fait l’objet de suffisamment de prise d’acte à l’époque, d’études scientifiques, de reconnaissance officielle, de cérémonies de deuil nationales, ni de monuments alors qu’elle a tué plus que la Première Guerre mondiale. Ce déni sociétal s’expliquait par la proximité de la guerre mais est fâcheux car la mémoire de nos populations n’a pas suffisamment intégré le risque pandémique. On voit qu’en Asie, des pays récemment frappés par d’autres virus à caractère pandémique ont pu déployer plus rapidement et mieux les contre-mesures pandémiques, avec davantage de cohésion sociale. La mémoire collective, qui s’incarne dans des institutions comme les universités, les administrations, les institutions sanitaires de lutte contre les virus et la création culturelle en général, est ce qui permet aux sociétés de ne pas reproduire les mêmes erreurs et de ne pas se retrouver désarmées face aux incertitudes et aux fléaux. La mémoire sociétale est un instrument de résilience collective. Sans célébration de deuil national, et sans construction, à terme, par exemple, de monuments aux morts et aux victimes, sans création d’institutions de veille, de détection, de préparation et de lutte contre les pandémies, nous serons encore pris au dépourvu lors des prochaines pandémies, fortement probables.

Trouver le réconfort dans la solidarité nationale

Victimes comme les autres à différents degrés, nous souhaiterions proposer une démonstration nationale de solidarité envers ceux qui souffrent au sein de la population, en particulier les plus vulnérables. C’est pourquoi nous demandons aux chefs d’exécutifs et d’assemblées du pays d’examiner l’opportunité de décréter une journée ou une semaine de deuil national pour les plus de 20.000 morts de la pandémie. Ceci afin que notre société puisse reconnaître et pleurer ceux qui sont partis, reconnaître et exprimer collectivement ses souffrances, trouver le réconfort dans la solidarité nationale, et récupérer un peu d’énergie vitale afin de continuer à lutter, ensemble, contre la pandémie. Le deuil est une étape nécessaire pour nous permettre de tourner notre regard, avec détermination, vers l’avenir. Concrètement, il s’agit d’organiser ce rituel de deuil national : discours officiels, drapeaux en berne, appel aux citoyens à allumer une bougie et afficher un drapeau en berne, minutes de silence dans les assemblées, propositions de cérémonies citoyennes de recueillement, où l’on donne la parole aux victimes, en particulier les plus vulnérables (dans le respect des règles actuelles, virtuellement si nécessaire).

Nous devons reconnaître ce qui nous arrive en tant que société, si nous voulons rester humains et du côté de la vie. Il ne semble y avoir que de mauvaises raisons pour reporter davantage cette étape de deuil indispensable pour la société.

Ressusciter la convivialité nationale

Les rituels de deuil accompagnent la mort et la souffrance de la perte. D’autres rituels célèbrent la vie et la joie du vivre ensemble. C’est pourquoi, et même si cette perspective nous paraît encore éloignée, nous demandons également aux responsables politiques et de la société civile de lancer, dès que la situation sanitaire le permettra, des processus populaires pour recoudre le tissu sociétal, des fêtes pour ressusciter la convivialité nationale, des dialogues pour rétablir la confiance entre les citoyens et les élus. Nous pourrions alors honorer les victimes dans une vraie chaleur humaine. Nous pourrions alors affirmer notre détermination à refaire ensemble société, à construire ensemble une existence plus heureuse, en meilleure santé, plus juste, plus soutenable et plus prospère.

*Signataires : Paul Blume, agent de la fonction publique retraité, Observatoire de l’Anthropocène ; Gauthier Chapelle, auteur et chercheur in-Terre-dépendant ; Philippe Defeyt, économiste (Institut pour un Développement durable), ancien président du CPAS de Namur ; Linda Delory, formatrice en Ecopsychologie et Transition Intérieure, facilitatrice de cercles de deuil ; Olivier De Schutter, juriste, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits humains, professeur à l’UCLouvain ; Richard Duport, médecin généraliste, Docs4Climate – Health for Future ; Isabelle Ferreras, présidente de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, professeure à l’UCLouvain ; Paul Jorion, anthropologue, sociologue, essayiste et psychanalyste, professeur associé à l’Université Catholique de Lille ; Marc Lemaire, entrepreneur, Coalition Kaya ; Corinne Mommen, animatrice à Terr’Eveille et Humus asbl ; Gabriel Ringlet, prêtre, écrivain, poète et théologien, professeur émérite de l’UCLouvain ; Maye Vandenbussche, médecin généraliste, Centre de Médecine générale Tombu à Bruxelles ; Jean-Pascal van Ypersele, climatologue, ancien vice-président du GIEC, professeur à l’UCLouvain ; Vincent Wattelet, écopsychologue, Mycélium et Terr’Eveille ; Arnaud Zacharie, secrétaire général du Centre national de Coopération au développement (CNCD).

Confinement et sécurité numérique

[Article mis à jour le 29/04/20]

Dans la mesure où de très nombreux utilisateurs sont passés ces dernières semaines à des applications de communication, la presse grand public, ou les réseaux sociaux se sont fait l’écho du manque de confidentialité de ces applications. Par exemple : Zoom, Whereby, WhatsApp : les apps de visioconférences sont-elles sécurisées ? – Marie Turcan – 28 mars 2020 – Tech . Du coup, le grand public s’en inquiète. C’est très bien et en même temps c’est dommage, car il y a lieu de s’en inquiéter tout le temps.

J’ai beaucoup travaillé les questions numériques et pour ceux qui ont le temps de lire, j’ai récemment publié un petit livre « Résister à l’algocratie » disponible ici en téléchargement. Si la situation était déjà très préoccupante avant la crise du coronavirus, elle risque de le devenir plus encore, comme l’explique Yuval Noah Harari dans le Financial Times du 20 mars 2020 : The world after coronavirus .

Les alertes d’aujourd’hui, n’ont rien de neuf. Les forums spécialisés font régulièrement l’objet d’une faille dans tel ou tel programme. Cette faille parfois est involontaire,  corrigée et la correction s’accompagne d’une communication (exemple, sans doute Zoom le 3 avril 2020). Dans d’autres cas cela fait partie de la manière dont sont captées nos données pour être ensuite revendues, réutilisées. Ceux qui veulent se pencher sur la question peuvent par exemple se diriger vers les forums Reddit consacrés à ces question, notamment Privacytools et Privacy & Freedom in the Information Age , des échanges s’y déroulent chaque jour.

Néanmoins, aujourd’hui, nous sommes amenés à travailler à distance. Il nous faut donc, dans l’urgence faire une balance entre confidentialité et possibilités, voici un bref aperçu des outils disponibles.

Voix et messages: Ne l’oublions pas, il y a tout d’abord le téléphone (fixe ou portable). Pour le moment, plusieurs opérateurs offrent des crédits à leurs clients.

En ce qui concerne les applications, Signal est la seule qui soit fiable en termes de confidentialité (PrivacyTools maintient une liste des softwares sécurisés). Je recommande  d’ailleurs de l’utiliser en remplacement de votre application SMS  habituelle (il récupère tous vos anciens sms). Signal permet (comme WhatsApp) de créer des groupes, offre la possibilité de faire en sorte que les messages s’autodétruisent après un temps déterminé… Malheureusement cette application est parfois de mauvaise qualité en son.
C’est la raison pour laquelle beaucoup d’utilisateurs utilisent WhatsApp qui fonctionne très bien en son ainsi qu’en vidéo. Mais il faut savoir que WhatsApp appartient à Facebook. Ainsi par exemple tout votre carnet d’adresse est pompé dès la première utilisation.
Autre application intéressante, Telegram, un peu moins fiable que Signal mais offre l’avantage du broadcasting c’est à dire un émetteur pour un grand nombre de récepteurs (un responsable vers tout un groupe).

En ce qui concerne la vidéo, le confinement, le travail ou l’école a domicile ont lancé une violente concurrence entre Zoom et les ténors d’Internet qui se voient perdre un marché important. Microsoft a mis en avant Skype Meet Now et Team.video , Facebook a lancé  Messenger Rooms, immédiatement suivi de Google qui ouvre Google Meet au grand public. Sans doute peut-on comprendre les polémiques mentionnées plus haut à la lumière de cette concurrence. Comme l’explique Privacy International, Zoom is not the worst, just getting the attention software deserves.

Personnellement, pour les réunions ou travail en groupe, j’utilise Zoom (en principe crypté, mais et  surtout, comme beaucoup, programme propriétaire, sur lequel nous n’avons aucun contrôle des données) parce que jusqu’à présent la plateforme est robuste et permet un travail en très grand groupe, lesquels peuvent être divisés en sous groupes (dans des petites salles virtuelles) puis remise à nouveau en grand groupe. Le système peut être utilisé gratuitement pour un usage limité (40 minutes, pas toutes les options). Celui qui est « manager » du compte, donc des rencontres doit prendre le temps de bien comprendre et paramétrer toutes les options (p.ex. désactiver l’enregistrement, voir les conseils de Mozilla).

D’autres collègues semblent satisfaits par l’utilisation de Whereby (gratuit pour moins de 4 personnes)

De manière générale, j’utilise et recommande des systèmes physiquement cloisonnés, Linux pour les ordinateurs. Dont un seul pour Zoom. C’est l’occasion ou jamais de récupérer un vieux PC, d’en acheter un d’occasion à 200€, d’y installer Linux ( Mode d’emploi ) et Zoom, qui sera alors séparé du reste de vos données. D’autres méthodes sont possibles, par exemple Protecting Your Privacy With a Virtual Machine While Using Zoom

A moyen terme

Mais soyons clairs, à moyen terme, il y a lieu de privilégier les plates-formes qui sont à la fois robustes et confortables mais également open-sources, c’est à dire dont le code peut être audité de manière à vérifier sa sécurité et respect de la confidentialité. Il faut donc jeter un oeil sur des plate-formes telles Jitsy ou Nextcloud Talk, peut-être difficile à installer par un utilisateur isolé, mais à la portée d’associations, comme on peut en voir quelques exemple ci-dessous. Autre piste, BigBlueButton

Jitsy

FramaTalk, qui peut être utilisé gratuitement, est un dérivé de Jitsy et est hébergé par association Framasoft qui depuis des années se préoccupe de la sécurité des données. Framasoft a suscité la création des CHATONS (Collectif des Hébergeurs Alternatifs,Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires) vers lesquels peuvent se diriger les associations qui ne disposent pas encore de services web.

Plusieurs structures mettent à disposition des instances Jitsy qui peuvent être utilisées gratuitement, il n’y a aucun programme à installer, seulement votre navigateur web (pour le moment préférentiellement Chrome). S’il est prometteur, hélas, Jitsy n’est pas encore au point: des difficultés ont été rencontrées avec certains navigateurs (sur Mac notamment), l’image se gèle dès que la bande passante est trop faible, s’il y a trop de participants… Mais pour une discussion entre deux collègues, cela peut convenir. Mais la situation du confinement a boosté le projet qui change de jour en jour . Voici une liste de liens pour faire des essais:

Autres plate-formes